Le 13 juin 1910, un signal d’alarme était transmis, au coin des rues Saint-Maurice et Saint-Henri, suite à l’effondrement d’un réservoir d’eau d’une capacité de 10 000 gallons. Ce dernier était installé sur le toit de l’édifice du journal The Herald, dans lequel 300 personnes se trouvaient au moment de la catastrophe.
Les fenêtres des deux derniers étages furent rapidement bondées d’hommes et de femmes qui attendaient les secours : à ce moment, il n’y avait ni fumée, ni feu. Plusieurs sauvetages et actes de bravoure eurent lieu suite à l’ordre donné de monter les échelles où se trouvaient les personnes en grand danger. Les premiers pompiers en tête d’échelle étaient le chef Tremblay, le lieutenant Poirier, le pompier Fernand, le lieutenant A.T. Ouimet et, dans l’échelle, les pompiers Myre, Riber et le lieutenant Presseau. C’est alors que le feu se déclara aux deux derniers étages à l’instant où une dernière personne descendait d’une échelle.
Malheureusement, 32 employés y trouvèrent la mort. La plupart périrent quand le réservoir traversa les étages, entraînant les presses et autres équipements d’imprimerie et lorsque l’escalier s’écroula entièrement.
La quantité de débris était si considérable qu’il fallut plusieurs jours pour retrouver les corps parmi les décombres. Il y eut toutefois certains miracles dont un homme qui réussit à traverser quatre étages pour sortir sain et sauf de la scène de vestiges. Heureusement, grâce à un spectacle bénéfice donné par le Princess Theatre et la solidarité de collègues journalistes des autres quotidiens montréalais, la publication du journal The Herald fut possible à nouveau, à peine deux jours plus tard.
Le 23 juin 1914, presque quatre ans après la tragédie, le capitaine A.T. Ouimet, qui avait sauvé la vie de quatre jeunes femmes, fut l’un des nombreux pompiers qui avaient combattu l’incendie à être décoré d’une médaille par le maire Médéric Martin. Cette reconnaissance de bravoure constituait la première remise de médailles du service.