En août 1967, en parallèle avec l’Expo 67, Montréal était également l’hôte du 59e Congrès de l’Association canadienne des chefs de pompiers à l’Hôtel Reine-Élizabeth. L’ambiance évènementielle sera alors perturbée lorsqu’un incendie éclatera dans la nuit du vendredi au samedi 19 août sur les lieux de la compagnie pétrolière Calex, rue Notre-Dame Est. La couverture médiatique comparera l’évènement à un petit volcan ou à un champignon atomique. Un épais nuage noir habitera le ciel de l’est de la ville et, à des kilomètres, le brasier sera bien visible. Le but ultime fut rapidement établi : cerner les flammes en arrosant le périmètre du brasier tout en guettant certains réservoirs qui contiennent de l’essence à haute teneur en octane. Le défi est de taille considérant un vent omniprésent ainsi qu’un accès difficile aux valves de sûreté situées au cœur du flamboiement, impossibles à atteindre, et ce, même si les pompiers sont vêtus de leur costume en amiante. Un déploiement monumental s’opère. Il est constitué de 250 pompiers sous la direction de l’état-major au grand complet, spécialistes en incendie de l’aéroport de Dorval et de raffineries, accompagnés de leurs véhicules et équipements. Au total, on dénombre une cinquantaine de véhicules, dont dix camions mousse et le bateau-pompe du port. Cet incident majeur nécessita l’aller-retour de plusieurs fourgons à boyaux afin de ramener de nouveaux boyaux, et l’usage de plus de cinquante lances nécessaires à l’arrosage des réservoirs. L’incendie Calex a, sans aucun doute, mis au premier plan l’expertise et les capacités des pompiers montréalais à maîtriser une catastrophe.