Un incendie à l’église unitarienne coûte la vie à deux pompiers
Le 25 mai 1987, à 4 h 36, le centre de communication des pompiers reçoit un appel signalant un incendie à l’église unitarienne (Unitarian Church of Messiah). La même personne rappelle trois minutes plus tard, beaucoup plus nerveuse cette fois-ci, déclarant un incendie grave. L’interlocuteur s’avère être l’organiste de l’église, un transsexuel de 38 ans. En crise de dépression, ce dernier avait mis le feu à des partitions et à des livres de prières qu’il avait placés au centre de l’église. Il se livra lui-même aux policiers et avoua avoir mis le feu à 23 h la veille. À l’arrivée des pompiers, il n’y avait qu’un trou de 15 pouces de diamètre causé par le feu dans le plancher de la nef d'où une légère fumée s’échappait. Les pompiers constatent par la suite que l’incendie s’est propagé sous le plancher, et transmettent l'état d'alarme. Puis, vers 6 h 25, dans un bruit terrifiant, le toit de l’église s’effondre, entraînant l’écroulement des murs latéraux. Le mur à l’est s’abat vers l’extérieur ensevelissant sous des tonnes de pierres les pompiers Pierre Létourneau et Jean-Pierre Longpré de la caserne 3 qui se trouvaient alors au sommet d’une échelle aérienne, affairés à assurer la ventilation de la nef en cassant des vitraux avec leurs gaffes. Trois autres pompiers sont blessés sérieusement dont le capitaine Yvon Ménard qui tombe avec une portion du toit à l’intérieur de l’église en flammes. C’est à la force des bras d’un de ses confrères qu’il est sauvé en étant hissé sur le toit de la sacristie.
Source : Le Feu Sacré. Une histoire des pompiers de Montréal. Éditions Stromboli, 2005.